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Blog du Dr Raphaël Perez

Devenir acteur de sa santé. Retrouver les conseils du Dr Raphaël Perez (Ph.D), naturopathe expert en santé naturelle et en jeûne, pour renforcer votre santé et votre qualité de vie.

Epicurien, épicurisme

Quand on entend le terme épicurien, on pense tout de suite à la bonne nourriture, à la gastronomie, à une certaine gourmandise. Si nous connaissons surtout l’épicurisme au travers des personnes qui aiment « bien manger », qui apprécient la « bonne cuisine », c’est que ce sont elles qui se qualifient d’épicurienne. C’est le cas d’un certain nombre de personnes qui viennent me consulter pour perdre du poids. Le terme d’épicurien, tel qu’il est fréquemment employé, est utilisé à tort. Il représenterait presque une façon de justifier des plaisirs et excès de la table. Pourtant, le plaisir de manger des plats bien cuisinés et gastronomiques, est loin de correspondre à la véritable doctrine de la grande école philosophique d’Épicure. Rechercher les plaisirs sensoriels régulièrement par l’alimentation représente à un énorme écart de la véritable pensée de cette dernière.

L’épicurisme prône comme clé du bonheur une vie simple et austère, la patience face à la douleur et l’acceptation de la mort. De plus, il exprime que l’homme doit combattre ses mauvais désirs de pouvoir, de gloire et de richesse. Le courant philosophique d’Épicure met aussi en avant que la connaissance de nous-mêmes passe par la sensation. Il s’agit d’une sagesse basée sur les plaisirs naturels et nécessaires, la maîtrise des passions et l’écoute de son corps.

 

L’alimentation que nous pouvons observer dans les pays industrialisés est loin d’être épicurienne. Elle est caractérisée par le TROP. Les excès de table (alimentation copieuse, volonté ou besoin de terminé systématiquement les repas par un dessert, consommation régulière d’alcool, de produits industriels sucrés et salés, grignotage …) sont des plaisirs récurrents. Ils permettent d’apaiser l’état de stress, de se rassurer, d’obtenir une source de plaisirs artificielle à la demande…, mais ils ne représentent en aucune façon des plaisirs naturels et surtout nécessaires.

De plus, peu de personnes acceptent d’écouter leur corps. Pourtant, il nous fourni des informations très importantes. Par exemple, le coup de fatigue qui peut survenir après un repas n’arrive pas par hasard et il n’est pas obligatoire. Il signifie généralement que le repas consommé nécessite un travail digestif trop important par rapport à la capacité énergétique de la personne. Le repas peut être trop copieux, trop complexe (avec trop d’aliments différents consommés ensemble), pris trop rapidement, insuffisamment mastiqué, pris dans le stress, etc. C’est rarement un seul de ces paramètres qui contribue à ce coup de fatigue. Le coup de barre peut également provenir de l’état énergétique de la personne. Si elle est malade ou âgée, son corps possède une capacité digestive fortement amoindrie en comparaison à celui d’un jeune en bonne santé.

Avant, les aliments permettaient à l’homme de se nourrir et parfois seulement de survivre, ce qui est encore le cas dans certaines régions du globe. Les repas copieux comprenant beaucoup d’aliments différents et des desserts, représentaient des repas de fêtes. Aujourd’hui, la société moderne industrialisée nous incite à faire des repas de fêtes au quotidien. Nous connaissons tous autour de nous des personnes qui prennent un dessert à chaque repas, qui mettent peu ou pas de légumes dans leur assiette et qui se retrouvent, en grossissant un peu le tableau, avec un repas-type féculent – protéine (viande ou poisson avec pâtes ou riz) en plat principal suivi de pain et fromage (de nouveau féculent – protéine) avant de finir par un dessert (dans le meilleur des cas un fruit ou un yaourt, mais cela peut-être une sucrerie). Pour « se réhydrater » un peu d’un tel repas, il est possible qu’elles boivent du vin, et pour « bien digérer » et ne pas trop dormir pendant la digestion, qu’elles prennent un café.

Ce genre d’alimentation, avec peu de fruits et légumes, et des repas lourds à digérer, correspond à une alimentation inadaptée. En l’adoptant au quotidien, nous allons à l’encontre du fonctionnement normal de notre corps, nous le fatiguons, nous effectuons une résistance au déroulement optimal de sa vie avec les conséquences que nous observons avec le développement des maladies modernes dites de civilisation.

 

Un épicurien est avant tout une personne qui écoute son corps, le respecte et accepte de se contenter de la simplicité. C’est un aspect majeur de l’épicurisme. Dans nos sociétés modernes, peu d’entre nous peuvent se dire épicuriennes. En effet, beaucoup de gens vivent dans un monde de plaisirs artificiels, se dopent avec des stimulants ou des drogues, n’acceptent pas de se reposer et sollicitent en permanence leur organisme, ne sont jamais contents et se plaignent quelles que soient les circonstances, n’arrivent pas à jouir de toutes les petites choses quotidiennes agréables de la vie.

Sans pour autant chercher à être un puriste de la doctrine d’Épicure, chose particulièrement difficile dans notre monde moderne, notre santé personnelle et notre santé publique tirerait un grand bénéfice de la mise en pratique partielle du véritable épicurisme, à commencer par l’écoute de son corps et non l’écoute de l’assiette.

 

Voici quelques citations d’Épicure permettant de poursuivre la réflexion :

« Le plaisir n’est pas un mal en soi, mais certains plaisirs apportent plus de peine que de plaisir. »

« Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien. »

« Tout plaisir est, de par sa nature même, un bien, mais tout plaisir ne doit pas être recherché ; pareillement, toute douleur est un mal, mais toute douleur ne doit pas être évitée à tout prix. »

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D
Merci pour ces précisions forte intéressante..
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